Horizon (tome 1) : L’écrasement

Horizon 1 L'écrasement

Huit jeunes survivent à un accident d’avion au milieu de l’Arctique. Aussitôt extirpés des décombres de l’appareil, ils réalisent qu’ils sont entourés d’une jungle menaçante. Pourtant, ils devraient se trouver au milieu d’une étendue de neige et de glace. Avec l’eau et la nourriture qui se font rares, et les rivalités qui s’installent, les survivants réalisent vite que le pire reste à venir…

Des huit jeunes qui survivent à l’écrasement d’avion, il y a deux personnages noirs, deux japonaises, un américain d’origine japonaise et deux personnages blancs. Voici la première description que nous avons de Molly et Javis, les deux personnages noirs du roman: « La fille et le garçon qui l’avaient trouvé dans la soute avaient tous les deux la peau noire et des cheveux bouclés, mais n’avaient pas l’air d’être frère et sœur. » (p.40) J’ai toujours été un peu agacée lorsque l’élément descriptif premier des personnages noirs soit la couleur de la peau, alors que les personnages non afro-descendants soient décrits de manière plus variée et sans mention de la couleur de leur peau : « occidental », « blonde et mince », « japonaises » ou « grand ». Le problème, c’est que dans l’imaginaire de la majorité des lecteurs, tous les personnages d’un livre sont blancs, sauf preuve du contraire. Ainsi, dire qu’un personnage noir a simplement « des yeux en amande et des épaules carrées », par exemple, ne suffit pas.

Cela étant dit, Molly est un personnage très intéressant. Elle est sûre d’elle et prend les commandes. Assez directive, elle n’a pas froid aux yeux et on dirait bien qu’elle n’a peur de rien. Son histoire personnelle est aussi plus développée que celle des autres personnages. On sait par exemple que son père est décédé, emporté par une maladie surgit de nulle part et qu’elle a grandi avec sa mère. Alors que cette dernière a noyé sa peine dans un mutisme et dans l’irrationalité, Molly est devenue une personne « ultra-logique, qui [a] besoin de connaître le comment et le pourquoi de tout ce qui l’entour[e] » (p.191). Voilà donc un personnage noir féminin à l’esprit scientifique, qui a besoin de preuves et d’expérimentation avant d’en venir aux conclusions. C’est aussi elle qui mène le récit et qui fait avancer l’histoire par sa témérité. Sans Molly, l’équipe n’existerait plus car c’est elle qui soude le groupe. Sans elle, « ils n’avaient plus de chef, plus personne pour les pousser à donner le meilleur d’eux-mêmes et à trouver des solutions dans cet endroit étrange » (p.268). À la fin, on dit d’ailleurs que « c’était elle qui les ramènerait à la maison. » (p.276)

Quant à Javis, il est plus craintif et sensible. Il prend plus difficilement sa place dans le groupe. Il est extrêmement timide et nerveux et on découvre qu’il n’avait pas vraiment d’amis à l’école. C’est grâce au club de robotique (d’où sont issus les huit autres jeunes qui voyageaient ensemble pour se rentre à une compétition de robotique) qu’il a pu s’en faire. Il se sentait terriblement seul auparavant.

À noter qu’il y a aussi un personnage métis dans l’histoire, Yoshi, dont le père est japonais et la mère, américaine. Il a vécu au Japon, où il était affublé de l’épithète « Hafu », qui signifie « moitié » en japonais. Cette double identité affecte beaucoup Yoshi car il se cherche et souhaite simplement être lui-même.

L’histoire de ce premier tome d’Horizon de Scott Westerfeld débute en grande force, avec un rythme soutenu et une atmosphère intrigante, mais qui s’essouffle un petit peu dans la seconde moitié du roman. En bref, j’ai bien aimé cette lecture, mais elle n’était pas mémorable. Divertissante, tout au plus. Si ma pile de livres à lire n’était pas aussi longue, je lirais bien les prochains tomes, mais compte tenu que ma PAL est longue comme le trajet Montréal-Québec, je passerai sans doute mon tour. 😉 Une belle lecture malgré tout.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Scott Westerfeld
Maison d’édition: ScholasticBouton acheter petit
Année de publication: 2018
ISBN: 9781443168281
Lectorat cible: Ados.
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